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Les ventes d’antibiotiques en baisse

Le niveau d’exposition des bovins a néanmoins progressé de 2,9 % en 2020, sans remettre en cause les progrès enregistrés depuis dix ans.

Les agences nationales de la sécurité sanitaire (Anses) et du médicament vétérinaire (ANMV) ont publié, le 18 novembre, leur rapport annuel sur les ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques. « En 2020, le volume total des ventes s’élève à 415 tonnes d’antibiotiques et s’inscrit en baisse de 2,7 % par rapport à l’année 2019. Ce tonnage correspond à moins d’un tiers de celui enregistré au début du suivi en 1999 (1 311 tonnes) », souligne le rapport. « Une diminution de 54,8 % est observée par rapport à 2011, année de référence pour le premier plan Ecoantibio. Cette évolution est en grande partie imputable à une diminution des ventes d’antibiotiques administrés par voie orale. »

Entre 2011 et 2020, l’exposition globale des animaux (ALEA) a diminué de 45,4 % : – 74,4 % pour les prémélanges médicamenteux, – 54,2 % pour les poudres et solutions orales, – 10,7 % pour les injectables. L’exposition aux antibiotiques a diminué pour toutes les espèces par rapport à 2011 : – 22,5 % pour les bovins, – 55,5 % pour les porcs, – 64,4 % pour les volailles, – 39,9 % pour les lapins, – 11,8 % pour les chats et chiens. Le nombre de traitements intramammaires par vache laitière a diminué de 25,4 % par rapport à 2011. « Après une forte baisse entre 2011 et 2016, l’exposition globale des animaux en France continue de diminuer sur la période 2017 à 2020. L’ALEA a diminué de 0,6 % entre 2019 et 2020. Sur la dernière année, l’évolution de l’exposition varie selon les espèces : + 2,9 % pour les bovins, – 3,2 % pour les porcs, – 9,7 % pour les volailles, + 2,5 % pour les lapins et + 5,1 % pour les chats et chiens. »

Bovins : l’exposition ne diminue plus

« Le niveau d’exposition des bovins aux antibiotiques a diminué de 22,5 % depuis 2011, d’après les ALEA calculés pour les traitements oraux et parentéraux. Entre 2019 et 2020, l’ALEA a augmenté de 2,9 %. L’exposition via les injectables a diminué de 16,7 % par rapport à 2011, et a augmenté de 3,5 % entre 2019 et 2020. L’exposition par la voie orale a diminué de 37,8 % par rapport à 2011 et est stable sur la dernière année (+ 0,8 %). Après une baisse de 24,2 % entre 2011 et 2016, le niveau d’exposition des bovins est relativement stable sur les dernières années (+ 2,2 % par rapport à l’ALEA de 2016). De fortes diminutions d’exposition ont été observées pour les Céphalosporines de dernières générations (- 95,4 %), Fluoroquinolones (- 90 %), Macrolides (- 18,9 %) et Polypeptides (- 46,3 %), par rapport à 2011. »

« Depuis 2016, une relative stabilisation de l’exposition des bovins est observée pour la majorité des familles d’antibiotiques. Entre 2019 et 2020, l’exposition aux antibiotiques a principalement diminué pour les Aminoglycosides (- 3 %) et augmenté pour les Macrolides (+ 3,4 %), les Phénicolés (+ 13,0 %) et les Tétracyclines (+ 3 %). »

Hausse des traitements intramammaires

« Le nombre de traitements intramammaires par vache laitière est estimé en 2020 à 1,23. Cet indicateur a diminué de 25,4 % par rapport à 2011. Une augmentation de 8,8 % est observée sur la dernière année, mais on constate que cet indicateur est relativement fluctuant d’une année sur l’autre. En 2020, le nombre de traitements intramammaires est estimé à 64 traitements pour 100 vaches laitières en période de lactation et à 60 traitements pour 100 vaches au tarissement. »

« Les médicaments administrés au tarissement représentaient 42 % des traitements intramammaires en 2011 versus 48,5 % pour l’année 2020. Les Aminoglycosides, Polypeptides et Tétracyclines sont les familles les plus utilisées en période de lactation, et dans une moindre mesure les Céphalosporines de 1e et 2e générations et les Pénicillines. Les familles les plus utilisées au tarissement sont les Aminoglycosides, Céphalosporines de 1e et 2e générations et Pénicillines. Le nombre de traitements intramammaires à base de Céphalosporines de dernières générations par vache laitière a baissé de 98,8 % entre 2013 et 2020 et est stable par rapport à 2019 (+ 1,1 %). Selon les données déclarées, 3 vaches laitières sur 1 000 recevraient un traitement intramammaire à base de Céphalosporines de 3e et 4e générations. »

« Les efforts des éleveurs français enfin reconnus » (FNSEA)

« Ces bons résultats traduisent l’engagement plein et entier des éleveurs français mais aussi des vétérinaires et de tous les acteurs qui interviennent dans le conseil en élevage », se félicite la FNSEA dans un communiqué du 18 novembre. Le syndicat salue « l’efficacité d’une politique publique qui est réfléchie suffisamment en amont avec l’ensemble des filières et pensée de manière incitative plutôt qu’en imposant des interdictions, ce qui aurait laissé les éleveurs sans solutions. »

« Ces résultats témoignent également de la mobilisation des éleveurs en matière de bien-être-animal et de modernisation des pratiques d’élevage. La FNSEA souhaite que cette méthode et ces résultats puissent servir d’exemple au niveau européen, alors même que le sujet des antibiotiques sera traité dans la stratégie Farm to Fork. L’élevage français a montré la voie, sachons capitaliser sur l’action menée et les progrès accomplis ! »

« Les antibios, comme il faut, quand il faut »

Jeudi 18 novembre 2021, à l’occasion de la Journée européenne d’information sur les antibiotiques et de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18 au 24 novembre), le ministère de l’agriculture et de l’alimentation a lancé une campagne de sensibilisation à l’antibiorésistance en direction des éleveurs et des propriétaires d’animaux de compagnie : « Les antibios, comme il faut, quand il faut ». L’objectif  affiché est de favoriser les bonnes pratiques favorisant la prévention des maladies bactériennes (amélioration des conditions de vie des animaux, hygiène, vaccination) pour, in fine, diminuer l’exposition des animaux aux antibiotiques afin de limiter le risque d’apparition de bactéries résistantes et ainsi préserver l’efficacité des traitements vétérinaires.

BC

A télécharger :

Antibiorésistance chez les animaux d’élevage (Anses, nov. 2021)

Surveillance des médicaments vétérinaires en post-AMM (Anses, oct. 2021)

Epidémio-surveillance des bactéries pathogènes animales (Anses, nov. 2021)

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En 2022, les volumes commercialisés en produits laitiers AOP(1) ont atteint 253 134 tonnes. Ils enregistrent une légère baisse par rapport à 2021 (- 2 %). Le chiffre d’affaires correspondant est estimé à 2,5 milliards d’euros. Au total, 14 277 producteurs laitiers sont engagés dans une ou plusieurs démarches AOP.