Dernières nouvelles

« Les charges flambent »

« Les producteurs de lait ne sont pas satisfaits du prix payé ce début d’année 2021, loin de là, et ne resteront pas les bras croisés », avertit la FNPL.

« Au moment où la souveraineté alimentaire est au cœur des débats pendant cette semaine de l’agriculture et à l’heure où la filière laitière est fréquemment citée comme exemple de réussite de la loi EGAlim, voire de l’exemple de réussite de la loi, il est nécessaire de casser des contrevérités », écrit la FNPL dans un communiqué du 18 mai.

« Les industriels et les distributeurs publient de très bons résultats, ce n’est pas notre cas. Les producteurs de lait ne sont pas satisfaits du prix payé ce début d’année 2021, loin de là. Les charges flambent (plus 30% pour l’énergie, plus 35% pour les protéines par exemple). Et nous sommes au regret de constater que le discours ambiant mettant en avant le succès de la filière laitière n’est pas la réalité de nos exploitations. Oui, certaines marches avaient été franchies, mais en 2021 nous dégringolons l’escalier. »

« Qui donnera un signe positif aux éleveurs laitiers ? Les transformateurs ? Les distributeurs ? Les pouvoirs publics ? L’Europe ? Nous, producteurs de lait, sommes exaspérés et ne resterons pas les bras croisés », avertit la FNPL.

Retour aux prix de 2020

En écho aux inquiétudes syndicales, l’Institut de l’élevage note, dans sa note mensuelle de conjoncture (1), que « la hausse des coûts de production pèse sur le contexte économique comme l’illustre l’indice général Ipampa qui n’a cessé de progresser depuis le début du 2e semestre 2020. Il a atteint en mars un nouveau record à 110,1 (base 100 = 2015), soit + 6% d’une année sur l’autre. Cette augmentation est due à la hausse des coûts des aliments achetés, qui se sont stabilisés en mars, et de l’énergie. »

« De son côté, le prix du lait n’a pas encore intégré la hausse des coûts de production ni répercuté celle des cours des commodités laitières. En mars, le prix du lait standard (38/32, SIQO compris) était en recul de 5 € d’un mois sur l’autre à 344 €/1 000 l, mais a retrouvé son niveau de 2020. Pour le lait conventionnel standard, le recul approchait 4 €, à 324 €/1 000 l. »

« Enfin, les conditions météorologiques n’ont pas favorisé la pousse de l’herbe. Le froid d’abord, puis les faibles précipitations dans de nombreuses régions, ont limité les coupes et retardé la mise à l’herbe, certains éleveurs devant distribuer du fourrage pour compléter le pâturage. »

BC

(1)   Tendances Lait Viande n° 328, 18 mai 2021

A télécharger :

Note agro-climatique et prairies n° 2 (Institut de l’élevage, 12 mai 2021)

Le prix des intrants continue d’augmenter (ministère de l’agriculture, 14 mai 2021)

Lisez également

14 % du lait de chèvre est valorisé via une AOP

En 2022, les volumes commercialisés en produits laitiers AOP(1) ont atteint 253 134 tonnes. Ils enregistrent une légère baisse par rapport à 2021 (- 2 %). Le chiffre d’affaires correspondant est estimé à 2,5 milliards d’euros. Au total, 14 277 producteurs laitiers sont engagés dans une ou plusieurs démarches AOP.